Matrimoine litteraire - editions des Veliplanchistes

Le matrimoine littéraire est un précieux bien culturel à sauvegarder et surtout, à déterrer.

En rééditant La Culotte en jersey de soie (2020) de Renée Dunan, en publiant une sélection de poèmes de Sabine Sicaud (L’Herbier de Sabine Sicaud, 2021), Lucienne de Judith Gautier (2022), etc., nous réparons les agissements des personnes qui ont effacé de nombreuses femmes de lettres de l’histoire, en les oubliant sciemment, afin de revaloriser notre matrimoine littéraire francophone.

Cet effacement de l’histoire littéraire s’opère par une non-citation dans les anthologies, les abrégés de littérature, les articles ou autres traces qui permettent de survivre à son siècle ; par un rejet des marraines littéraires qui permirent l’essor mondain de nombreux artistes pour ne devoir son succès qu’à soi-même (comme Jean Cocteau qui oublia l’aide que lui apporta Jane Catulle-Mendès ; François Mauriac qui oublia la duchesse de Rohan, voire la méprisa, etc. ; lire à ce propos “Les femmes poètes, marraines littéraires oubliées de la jeunesse 1900” écrit par Wendy Prin-Conti).

Ces femmes de lettres étaient à leur époque encensées par la critique et très prolifiques. Elles faisaient partie des cercles littéraires de renom, étaient des incontournables de leur époque, voire animaient des salons littéraires et artistiques très prisés (Judith Gautier et Juliette Lamber étaient de grandes salonnières). Comment se fait-il que leur nom ne nous disent plus rien ?

Comment se fait-il que les grandes maisons d’édition qui possèdent les droits sur leurs écrits ne les rééditent plus, les vouant à l’oubli ? Pourquoi n’existe-t-il qu’une poignée de livres de poche ? Pourquoi ne font-elles pas l’objet d’une revisite en grand format pour les (re)mettre en lumière ? Pourquoi sont-ce toujours les mêmes qui ont le droit à cet honneur ? Combien de femmes de lettres dans La Pléiade ? Dans les anthologies, les livres scolaires, encore aujourd’hui ? Si peu.

Devoir de mémoire et d’égalité

Agir pour le matrimoine littéraire

Au-delà d’une démarche féministe affirmée née en 2019, faire revivre le matrimoine littéraire francophone oublié ou méconnu est un devoir de mémoire afin de rendre hommage aux femmes de lettres d’autres siècles, de s’assurer que leur nom persiste, traverse les âges, en étant lues, étudiées, évoquées.

Souvent nous demandons-nous comment, à notre petite niveau individuel, agir contre les inégalités liées au sexe, au genre. Ces rééditions sont pour nous une manière de militer ; un litté-militantisme complété par un cyber-militantisme via les articles que nous écrivons sur les femmes de lettres que nous avons choisi de rééditer, afin de rendre disponible une courte biographie, recontextualiser et optimiser le référencement sur Internet. C’est en multipliant la présence des autrices que nous œuvrons contre leur invisibilisation, et pour leur (re)découverte. Notre réussite sera complète lorsque, par exemple, les poèmes de Sabine Sicaud seront appris et étudié à l’école ou au collège, etc.

Vos suggestions littéraires pour le matrimoine

Vous connaissez une femme de lettres méconnue dont une œuvre avec une signification particulière n’est plus disponible en papier et/ou n’a jamais été rééditée ? Vous aimeriez pouvoir la lire dans un livre préfacé et annoté ? N’hésitez pas à nous la suggérer ! contact[@]editionsveliplanchistes.fr

Liste des publications

1836 – La Canne de M. de Balzac (roman) Delphine de Girardin
1877 – Lucienne (roman) Judith Gautier
1878 – Laide (roman) Juliette Lamber
1884 – Nouvelles et légendes dauphinoises (contes) Louise Drevet
1907 – Petite Ville… Beau Pays… (poésie) Hélène Picard
1923 – La Culotte en jersey de soi (roman) Renée Dunan
1928 – L’Herbier de Sabine Sicaud (poésie) Sabine Sicaud

Bibliographie littérature, langue, histoire et genre

Pour préparer ces rééditions, nous nous sommes notamment appuyé·es sur les travaux de Martine Reid, directrice de la collection Littérature et genre des éditions Honoré Champion, et notamment de l’ouvrage Les femmes dans la critique et l’histoire littéraire sorti en 2011, qui explique avec précisions – par des études et analyses de divers document textuels – la manière dont les femmes ont été invisibilisées, oubliées dans les écritures de l’histoire littéraire. Tout aussi important, l’essai de Christine Planté, La petite soeur de Balzac, qui revient de manière complète et précise sur les pourquois d’une absence d’histoire littéraire de femmes de lettres des siècles passés.

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