Louise Drevet est l’autrice d’une soixantaine de récits : nous avons réédité deux légendes et nouvelles dauphinoises afin de la (re)découvrir
« Louise Drevet est née à Grenoble en 1835, sous le nom de Marie-Louise Chaffanel, dans l’actuelle rue Barnave. Sa jeunesse paraît dessiner comme au pastel le destin classique d’une jeune fille bourgeoise : après une enfance au couvent de la Mure, Louise revient à quatorze ans dans la maison familiale, où elle attend l’avenir en composant des vers.
En 1857, sa vie prend un tournant en même temps que la littérature : tandis que Madame Bovary et les Fleurs du Mal provoquent un séisme intellectuel, Mademoiselle Chaffanel épouse Xavier Drevet. Dans leur corbeille de noces, les fées déposent un don qui les accompagnera jusqu’à ce que la mort les sépare : celui d’œuvrer, ensemble, pour les Belles-Lettres.
Le 15 mai 1864 naît de leur union le premier numéro du Dauphiné, journal qu’ils éditent à quatre mains. Louise Drevet y trouve les pages où coucher sa prose ; autrice prolifique, elle y publie des chroniques hebdomadaires sous le pseudonyme de Léo Ferry, mais aussi des récits qu’elle signe de son nom. Ces courtes fictions sont ensuite recueillies dans la maison d’édition que dirige son mari, au sein de la collection “Nouvelles et légendes dauphinoises”. Les œuvres pleines d’humour, de poésie et de finesse excèdent largement les frontières du Dauphiné ; elles trouvent des lecteurs à travers la France et les pays voisins. Elles s’attirent notamment les louanges de Frédéric Mistral, chantre de la Provence, qui reconnaît en Louise Drevet un pilier essentiel du régionalisme : “Vous êtes, Madame, la vraie félibresse de votre beau pays, que vous aimez et décrivez en patriote et en poète” (p. 78).
Lorsqu’elle s’éteint en 1898, Louise Drevet lègue à son vaste lectorat une œuvre foisonnante, composée de dizaines d’ouvrages qui sont lus par les adultes comme par les enfants des écoles de la IIIe République. »
Extrait du dossier critique de l’ouvrage Nouvelles et légendes dauphinoises rédigé par la chercheuse Lucie Nizard
Le travail de recherche de Lucie Nizard est essentiel et extrêmement précieux : il pose une première pierre au travail universitaire autour de cette femme de lettres oubliée. Par cette réédition de deux légendes écrites par Louise Drevet, nous espérons que l’autrice sera de nouveau lue, et que son nom figurera dans les prochaines anthologies et autres ouvrages qui permettront de la maintenir dans l’histoire littéraire. Par ce travail de recherche, Lucie Nizard remédie à son invisibilité et participe à faire (re)vivre le matrimoine littéraire. Nous la remercions chaleureusement !
Références du dossier critique de Lucie Nizard
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Pour en savoir plus sur Louise Drevet, rendez-vous sur le site : http://bibliotheque-dauphinoise.com/louise_drevet.html
